La vie privée de la monarchie belge a fait l’objet d’un nouvel examen après que le roi Albert II de Belgique, qui a abdiqué en 2013, eut reçu l’ordre de se soumettre à un test ADN pour réfuter les allégations selon lesquelles il aurait conçu un enfant d’amour lors d’une liaison extraconjugale dans les années 60.
Albert, 84 ans, doit fournir un échantillon de salive aux tribunaux dans un délai de trois mois sous peine d’être présumé être le père de l’artiste de 50 ans Delphine Boël, selon une décision de la cour d’appel de Bruxelles.
Une décision en faveur de Boël conduirait à une répartition égale de la succession du monarque entre elle et les trois enfants qu’il partage avec son épouse italienne, la reine Paola.
Les avocats de Boël se sont félicités de la demande d’un échantillon du roi. “La blessure que le roi Albert a frappée quand il l’a chassée n’a pas guéri”, ont-ils dit dans un communiqué.
Alain Berenboom, porte-parole du roi, qui a été sur le trône de Belgique pendant 20 ans, a déclaré que son client recevait des conseils juridiques sur les prochaines étapes et les motifs possibles d’appel. Albert a nié la revendication de paternité depuis qu’elle a été rendue publique il y a plus de dix ans.
L’année a été difficile pour la famille royale belge. En mars, le prince Laurent, le plus jeune fils du roi Albert, a affirmé que ses droits de l’homme avaient été violés après que le gouvernement eut décidé de lui couper sa bourse annuelle. Laurent avait été accusé d’avoir travaillé à la pige pour des diplomates, ce qui l’avait amené à se présenter en uniforme de la marine lors d’une cérémonie marquant le 90e anniversaire de la fondation de l’Armée populaire de libération de la Chine, sans avoir été autorisé à le faire.
Parmi ses précédentes incursions dans des eaux profondément politiques, Laurent s’est rendu fréquemment en Libye entre 2008 et 2010 lors d’une tentative d’entrer en affaires avec l’un des fils de Mouammar Kadhafi.
Albert, fils du roi Léopold III, qui a été critiqué par Winston Churchill pour s’être rendu aux nazis et être resté en Belgique après l’invasion du pays, a abdiqué en 2013 pour raisons de santé.
Le même jour, la mère de Boël, la baronne Sybille de Selys Longchamps, parle publiquement pour la première fois de sa liaison présumée avec le roi dans une interview télévisée.
“Je pensais que je ne pouvais pas avoir d’enfants parce que j’avais eu une infection “, dit-elle au sujet de la relation que l’on prétend avoir eue de 1966 à 1984. “Nous n’avions pris aucune précaution.”
“C’était une belle période. Delphine était une enfant de l’amour. Albert n’était pas la figure paternelle, mais il était très gentil avec elle.”
Albert a admis par la suite que sa femme et lui avaient traversé une crise conjugale dans les années 1970, mais le roi n’a jamais admis avoir eu un enfant d’amour.
Boël cherche depuis cinq ans à obtenir la reconnaissance officielle du roi.
Alain De Jonge, qui représente Boël dans cette affaire, a déclaré à propos du dernier jugement que la cour ne pouvait pas forcer le roi à donner un échantillon.
“Personne dans notre pays ne peut être forcé de le faire, mais s’il refuse, cela peut désavantager Albert parce que le juge peut déduire d’un refus injustifié, en combinaison avec d’autres éléments du dossier, une ” suspicion factuelle de paternité “, a-t-il dit.
Marc Uyttendaele, un deuxième avocat agissant pour le demandeur d’asile, a déclaré au journal Het Nieuwsblad : “Il y a tellement de preuves que Delphine est la fille d’Albert II… Nous, les avocats de Delphine Boël, sommes très heureux de cette décision, qui est une affirmation sereine et forte des principes selon lesquels l’intérêt de l’enfant doit toujours avoir la priorité.
“Cette décision est une étape importante dans la difficile bataille que Delphine Boël a entamée après l’échec de toutes les démarches amiables, pour que son identité, et celle de ses enfants, soit enfin reconnue légalement.